La Terre en Marche

Elles troublent, elles interrogent, elles fascinent  

Vienne l’heure où l’astre cuivre
Les enclos, les torchis, les feuilles
Pour à deux pas se laisser suivre
Par l’ombre fraîche sur les seuils.  

Elles remontent les ruelles,
L’oeil sombre fixe dans son globe,
Insaisissables, et cruelles
Comme les reines se derobent.  

Elles troublent, elles, interrogent, elles fascinent                  
Femmes d’Iran, Monde
Je viens d’ailleurs, n’en percois que la nuit ;
Etranger, je n’entends que le silence ;
Dans les voiles parfois un bruissement :
Le vent ou un murmure
Qui d’une lèvre a l’autre
Glisse le long des murs?  
Pourtant tout palpite, tout bat, tout cogne
Sous le tchador,
Amours, espoirs, chagrins.
A qui profite de couvrir le feu
Sous la cendre?                  

Femmes d’Iran, Silhouettes,                                
Tendre calligraphie secrète                
Que des siècles durs dessinent.  

Elles troublent, elles interrogent, elles fascinent