Le soir du 24 décembre, à l’opéra national de Bishkek, il y eut un émerveillement d’enfants, une féérie de danses, une magie de costumes. Le spectacle ne fit que passer, une fulgurance, une heure comme une seconde, l’emprise du temps avait disparu, et lorsque le rideau est tombé nous ne pouvions nous décider à quitter notre fauteuil. Nous aurions voulu passer là la soirée, ébahis, envoûtés. Car nous avions été emportés très loin, dans un monde que chacun des spectateurs connaissait, dont il se souvenait, un monde où notre enfance n’est qu’en sommeil, et que le brio de ces enfants danseurs et comédiens étaient parvenus à réveiller, à illuminer.
Le soir du 24 décembre, ce fut comme un songe, un rêve délicat et délicieux qui emplit la salle au velours rouge plongée dans la pénombre. La troupe Chattik , innovante dans ses chorégraphies et tourbillonnante dans sa joie, su conquérir les cœurs, celui des grands comme celui de petits.
Le parvis de l’opéra recueillit nos soupirs : il y a bien longtemps qu’une veille de Noël n’avait pas eu ce parfum des paradis lointains.