Corps soudés
Jérôme Bergami, 16 août, 2015
Je t'ai découverte
suspendue au silence
comme au videÂ
Une saignée verte
entre deux pans aridesÂ
Est-ce la larme de joie
frayant entre les rides
d'une figure déserte
érodée par les ans ?Â
Je t'ai attendue
je t'ai désirée Â
sur ta peau
je marche Â
sur tes plaies
je me fais ton écorce
je t'ai voulue Â
ma force ma peau Â
devient noire aussi
noire que le fol fouet d'asphalte
qui te lacère             Â
M'as-tu imaginé
un jour             t'enfonçant mes pieds            Â
caressant tes flancs            Â
effleurant tes crêtes            Â
accédant à tes cimes    Et crier : Â
"Nos deux corps se sont soudés !" Â