Borjomi
Jérôme Bergami, 22 juin, 2015
La pluie lissait l’habit de plumes des gorges de Borjomi ; Â
La nature haute montait au ciel les saillies tranchantes de sa fière architecture ;
Comme en secret les villages aux noms de pierre lançaient dans le matin opaque
des terres aqueuses et des arbres fruitiers des signaux de petites fumées. Â
J’étais malade. Les eaux du fleuve étaient folles.
Elles se déchiraient. Elles battaient les berges.
La fièvre des fontes alpestres les avaient emportées.
Les eaux folles connaissaient la panique des exodes recommencées.
Les gorges sifflaient un vent rasant, et s’en irritaient.
De quel éclat alors se coloraient les roches abruptes ! Â
J’étais malade. Et naturellement si calme.
Si calme, si présent au cabanon de mon échouage.
Le corps cette fois contraint au retrait découvrait à l’esprit un peu du soleil sur la plus haute branche. Â
Dehors la pluie
lissait l’habit
de plumes des gorges
de Borjomi Â